Soñnen er labourer-doar

La chanson du Laboureur

 

 

 

 

Loeiz Herrieu

 

L. H. (il ne chanta que les couplets 1,3,5,9 lors de l'enregistrement)

 

1. Nen don meit ur peurkéh labourér,
Staget doh lost me arér;
Tremen e hran rah me buhé, (o)
é poéniein 'dan séleu Doué

 

2. Adal er mitin betag en noz
Nen des na péz na repoz;
Perpet ér park 'dan en amzér
Elsé 'viù er labourér.

 

3. Kavein e hran hoah neoah amzér
Aveit kañnein me micher;
Eit diskoein é ma er huellan
Ha memb en inouraplan.

 

4. Laret d'ein mar zou noploh michér
Eit hun hani, mem bredér?
Karget omb get Mestr en ol dreu,
De ganpennein é vadeu

 

5- Penaus 'viùché tud er hérieu,
Deustou de ol ou madeu.
Pe ne vehé ket peizanted
E tastum dehé ou boued?

 

6. Petra e vehé ag en dud sé
Hag a galz aral geté,
Pe zehé d'er peizant dihan
A hadein bep plé é hran?

 

7. N'hum ohet de gaouit méh
A hun michér é nep léh:
Dré zomb en Eutru Doué,
Ou biùans d'é vugalé.

 

8. Red é d'emb poéniein éleih guir é,
 Aveit gouni hun buhé;
Mes ahoel ni zou digabestr:
N'hun es meit Doué aveit mestr.

 

9. Mar rid en huiz genemb bamdé,
Un dé zei, é guirioné,
Ma vou keméret pep tapen
Eit bleuein hum hurunen.

 

10. Eit ur michér bout un tamig garù
Chomamb énni bet er marù
Pél doh er hérieu miliget
Léh ma kollér en iehed.

 

11. Ha bremen mar dé hou chonj goulen
Più en des groeit er soñnen?
N'é ket é mesk en dud a gér
E kavéet er sonnér.

 

12. Nen dé er hlask eùé, m'hou ped,
Mesk endud vras ha disket:
Groeit e bet get ur labourér
Eit rein konfort d'é vredér.

 

 

 

 



1. Je ne suis qu'un pauvre laboureur,
Attaché à ma charrue;
Toute ma vie se passe
A peiner sous les yeux du Créateur.

 

2. Depuis le matin jusqu'au soir,
Il n'est ni trêve ni repos;
Toujours au champ, par tous les temps
Ainsi vit le laboureur.

 

3. Pourtant je trouve encore des loisirs
Pour chanter mon métier;
Pour montrer qu'il est le meilleur
Et le plus honorable.

 

4. Est-il vraiment plus noble métier
Que le nôtre, frères?
Alors que Dieu nous donne sur terre,
Ses propres biens à soigner.

 

5. Et comment vivraient les citadins,
Malgré toutes leurs richesses,
Si le paysan n'était pas là,
Pour récolter le grain? 

 

6. Qu'adviendrait-il de ces gens
Et de bien d'autres,
Si un jour le paysan cessait
De semer du blé?

 

7. Vous n'avons donc pas à rougir
De notre métier en nul lieu:
C'est par nous que la Providence
Nourrit ses créatures.

 

8. Il nous faut peiner, il est vrai,
Pour gagner notre vie;
Mais au moins nous sommes libres:
Nous n'avons d'autre maître que Dieu,

 

9. Si la sueur nous inonde chaque jour,
Un jour viendra, en vérité,
Que chaque goutte de cette sueur
Fleurira notre couronne.

 

10. Quoique notre métier soit un peu rude
Aimons-le,jusqu'à la mort; .
Restons loin des villes maudites
Où s'altère la santé.

 

11. Et maintenant si vous voulez savoir
Qui a fait cette chanson?
Ce n'est pas parmi les gens de la ville
Que vous trouverez l'auteur.

 

12. Ne le cherchez pas non plus, je vous
Parmi les gens célèbres ou savants:
Cette chanson a été faite par un laboureur
Pour réconforter ses frères de travail.